Nomads of the wind !
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Du 27 février au 10 mars 2017
Nomads of the wind !
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Deux semaines d'itinérance en snowkite dans les montagnes les plus mériodonales de Norvège
Textes : Michael Charavin.
Photos : Michael Charavin, Joel Blanchemain & Cornelius Strohm.
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Le snowkite, un sport confidentiel ?
Tandis que le kitesurf truste les plages du monde entier, son pendant montagnard, le snowkite, reste une activité méconnue, pour l'essentiel pratiquée par un cercle d’initiés. Pourquoi cela ? Une plus grande accessibilité géographique de la mer pour une majorité de pratiquants serait-elle la seule explication valable à ce constat ? Pas seulement. D'autres raisons sont à considérer...
En Snowkite, il est naturel, pour ne pas dire impératif, d'aller évoluer au-delà des limites des quelques spots « conventionnels ». C'est à dire au sein même d'un environnement naturel montagnard.
Or, une telle pratique exige l'acquisition d'un ensemble de connaissances fines, empiriques et complexes, propres à l'aérologie locale et au milieu hivernal... Une somme de compétences qui ne s'accumule qu'a force d'expérimentations et qui fait nécessairement barrière à une pratique occasionnelle et populaire.
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Pourtant, le potentiel de cette discipline récente est énorme qui, chaque année, voit une évolution plus poussée de son champ d’action. Au point, par exemple, que le « kite-alpinisme » devient désormais une réalité : des couloirs étroits et des faces de 45° de pente sont maintenant gravis en snowkite. Mais plus encore, c’est le nombre de sommets qui étaient autre fois l'apanage des seuls randonneurs à skis et qui sont désormais accessibles par ces techniques qui exprime le mieux le potentiel de cette discipline. On est là dans l’univers du kite-rando, du « snowkite touring » ou du kite de montagne à proprement parler.
Les Alpes se prêtent plus que ce que l’on ne se l’imagine à ce jeu des ascensions et des traversées aéro-tractées pour peu que l'on y consacre temps et énergie. Mais en Europe, une destination les surclassent assurément de part son potentiel : la Norvège.
Le « kite-alpinisme » devient désormais une réalité : des couloirs étroits et des faces de 45° de pente sont maintenant gravis en snowkite.
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Le paradis du snowkite !
La Norvège est probablement le territoire d'Europe qui se prête le mieux à la pratique du snowkite : au-dessus de la limite des forêts, les montagnes et les plateaux enneigés couvrent des espaces quasi infinis.
Les plateaux du Hardangervidda, dans le sud du pays, ont d'ailleurs acquis une renommée internationale. Parce qu'ils sont, il est vrai, faciles d'accès, ouvert à tous les vents. Peut-être aussi parce qu'il s'y court chaque année une course de kite « longue distance » (la Ragnarok) regroupant des riders de toute l’Europe .
Cependant, une chose m'étonnera toujours eu égard au potentiel qu'offre le terrain : même si l'on note une tendance à la popularisation des raids et randonnées en snowkite (à la journée ou sur plusieurs jours), la pratique majoritaire reste une pratique « de spots » avec l'utilisation d'ailes à boudins. Je pense pouvoir dire que l'état d'esprit de cette pratique colle davantage à celle du kitesurf que du kite de montagne... Il est donc marrant de noter que l'évolution de la pratique du snowkite semble finalement plus en pointe dans nos massifs alpins, pourtant moins propices au premier regard...
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Mais la Norvège ne s'arrête pas au plateaux du Hardanger, et là-bas aussi, il faut savoir sortir des « sentiers battus » ! Car les possibilités peuvent s'avérer beaucoup plus intéressantes ailleurs, dans des massifs un plus montagneux...
Depuis dix ans que je parcours assidûment le sud de la Norvège, je vois dans les massifs méconnus du Setesdal Vesthei et du Ryfylkeheiane le compromis idéal pour une pratique du snowkite itinérant, tout en gardant une approche résolument « montagne » : Le relief y est complexe, « déstructuré » à souhait. C'est bien simple : ici, rien n’est plat - hormis les centaines de petits lacs glacés qui occupent d’anciens ombilics glaciaires ! En contre partie, les montagnes ont un développement vertical modéré et ne font donc pas totalement barrage au vent...
La Norvège ne s'arrête pas au plateaux du Hardanger, et là-bas aussi, il faut savoir sortir des « sentiers battus » !
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Carnet de bord : Jours 1 & 2
Voilà quelques jours que nous scrutons les prévisions : pas d'orientation de vent vraiment dominante dans ce secteur, le choix du sens de la traversée envisagée doit se décider en fonction de la situation météo du moment. Le vent d'est annoncé nous invite à débuter le trip au village d'Hovden, tout en amont du fleuve Otra, au nord-est des montagne du Setesdalsheiane. Nous gagnons rapidement le « plateau », puis les refuges Sloaros et Holmavatnhytta, nous confrontant d'emblée à la réalité d'un terrain très vallonné, qu'une luminosité particulièrement terne rend piégeux...
Nous courbons l'échine, rongeons notre frein, tirons le diable par la queue, tentons le tout pour le tout, affrontons le blizzard, bataillons dans des hauteurs de neige jamais constatées ici en dix années de raid à ski
Carnet de bord : Jours 3, 4 & 5
Pas de vent, vents contraires, visibilité réduite, grosse chute de neige, passages obligés en forêt... Les conditions météo et le terrain mettent nos nerfs et nos corps à rude épreuve. Tour à tour, nous courbons l'échine, rongeons notre frein, tirons le diable par la queue, tentons le tout pour le tout, affrontons le blizzard, bataillons dans des hauteurs de neige jamais constatées ici en dix années de raid à ski, descendons dans les bois voir si le loup n'y est pas... Bref, on mange notre pain noir, en espérant des jours meilleurs et en nous requinquant dans les havres de paix et de confort que sont les refuges de Bleskestadmoen, Jonstølen, Krossvatn...
Nouvelle approche...
Jusque là, nous avions sillonné en snowkite les plateaux et les montagnes du sud de ce pays avec des modes opératoires variés, qui allaient de la rando de quelques heures à des itinérances de deux semaines en totale autonomie, avec matériel de camping hivernal et nourriture transportés dans des pulkas – des sortes de traîneaux que le rider tracte derrière lui.
Mais cette fois, la complexité orographique de la région visitée impose des règles nouvelles : pour la première fois, nous tentons une itinérance sans pulkas afin d'être davantage libres de nos mouvements et de nos évolutions. « Passer partout », pouvoir franchir tous les types de reliefs qui se présentent à nous, ne pas être contraint de passer uniquement par les points « faibles » du relief (les vallées, les combes, les lacs, etc) mais être, au contraire, en capacité de grimper « dré dans l'pentu », de s'extraire de combes encaissées, de franchir des crêtes escarpés, de se faufiler entre les reliefs et les cailloux, de flirter avec les énormes « lips » des corniches de neige qui ici sont légion, devient tout à la fois une obligation et un objectif.
Bref, jouer avec le relief comme on le fait « à la maison », durant nos sessions alpines... A la nuance près que nous nous rendons, chaque jour ou presque, d'un point A à un point B. Bien entendu, nous nous appuyons pour cela sur l’excellent réseau de refuges que les norvégiens ont bâti dans ces montagnes.
« Passer partout », pouvoir franchir tous les types de reliefs qui se présentent à nous, être en capacité de grimper droit dans la pente, de s'extraire de combes encaissées, de franchir des crêtes escarpés, de se faufiler entre les reliefs et les cailloux, de flirter avec les énormes « lips » des corniches de neige qui ici sont légion, devient tout à la fois une obligation et un objectif.
Carnet de bord : Jour 6
Sur la carte, ça paraîtrait presque plat, mais je ne connais que trop ce terrain : quand il n'y a pas de visibilité, c'est déjà une galère sans nom à traverser à ski. Alors en kite, c'est carrément mission impossible !
Pour le moment, on y voit suffisamment clair pour « tailler la route » mais le vent, espiègle, nous pousse vers un secteur que je préférerais éviter. Impossible, pourtant, de remonter au vent dans ce labyrinthe de crêtes et de ravins... On tente de garder de la pression dans les voiles en se maintenant autant que possible sur les hauteurs, revenant parfois sur nos traces pour contourner de petites barres rocheuses, ne nous aventurant dans les creux que quand nous n'avons plus d'autres solutions... C'est « sioux » comme progression, mais que c'est bon !
Une fois le grand lac de Blasjo atteint, le cheminement se fait moins exigent, même si nous devons tirer des bords pour remonter au vent. Soudain, le temps se gâte, la visibilité se réduit, les températures chutent. Ça sent à nouveau le traquenard ! Au lieu de poursuivre vers le sud, nous repiquons vers le nord-est pour rallier fissa le refuge le plus proche...
A trois kilomètres du but, à nouveau dans le relief, dans un vent devenu violent, nous franchissons, surtoilés et « à l'aveugle », des corniches de neige de plusieurs mètres de haut... Valse hésitation, entre les partisans d'une solution radicale et sans filets, d'un « push » tendu jusqu'au refuge, et celle plus conservatrice d'un changement de voile... La loi du « moins fort » et la plus forte : nous affalons les 9. Mais gréer la 4 dans ces conditions n'est même plus envisageable : on plie les gaules et on termine à pattes...
Qu'avons nous mis dans nos sacs à dos ?
« Light » ! Ce fut d'emblée le credo de ce trip. Mais bien que l'idée fut de dormir autant que possible en refuge, nous n'imaginons guère faire des « coupes » trop franches dans le matériel de sécurité. Les équipements de bivouac, même sommaires [pelle à neige, sac de couchage, tapis de sol, vêtements un peu chauds, mini cartouche de gaz, mini-popotte, mini-réchaud et quelques bricoles au fond du sac à se mettre sous la dent], en font partie. Dans ces montagnes, lorsqu'un incident survient, rejoindre une vallée, ou ne serait-ce que le refuge le plus proche, peut s'avérer compliqué. Pouvoir s'isoler un minimum du froid le temps d'un bivouac improvisé nous semblait une obligation, au moins morale.
Et puis garder une liberté de choix sur les différentes options d'itinéraires possibles était inscrit dans l'ADN de notre projet : ne pas être contraint de suivre la route la plus directe entre deux refuges, pouvoir s'en éloigner si le vent ou l'envie nous y poussait était un principe essentiel auquel nous ne voulions déroger.
Mais en prenant la décision de pouvoir nous écarter de la route la plus directe entre deux refuges et en « libérant » ainsi l'itinéraire d'obligations trop contraignantes, en le rendant potentiellement plus intéressant ou davantage en adéquation avec la direction de vent rencontrée, alors le risque de se retrouver à bonne distance du refuge le plus proche devenait conséquent. Et la nécessité de devoir creuser un trou dans une corniche de neige pour y passer la nuit une réalité trop tangible pour se passer du matériel adéquat.
Garder une liberté de choix sur les différentes options d'itinéraires possibles était inscrit dans l'ADN de notre projet
Carnet de bord :
Jour 7
On laisse passer une tempête d'Est. Au programme, crêpes et lecture...
Jour 8
On file vers le prochain refuge dans un bon vent d'Est, d'abord dans les collines, puis à nouveau sur le grand lac de Blasjo.
Quel panard quand le vent et la visibilité permettent de passer à travers tous ces reliefs, c'est joueur à souhait ! Sur la partie sud du grand lac Blasjo, la progression est étonnamment on / off : des différences de reliefs de 100 mètres de hauteur créent des couloirs de vents ultra marqués. Les zones « d'abris » sont les lieux de rafales et de rotors abominables. A tel point que forcer le passage de l'immense digue qui ferme la retenue d'eau reviendrait à jouer à la roulette russe. On plie.
Au pied de la retenue, nous gréons les petites voiles, et la minute d'après, nous nous faisons littéralement dépouiller en sortant de la zone d'abris. Cerise sur le gâteau, je suis en galère avec une fixation qui déchausse en permanence : un insert de ma chaussure vient de casser. J'ai les nerfs - pourquoi faut-il que ça arrive ici ? Pas d'autres solutions que de terminer l'étape à pied... Alors que ça irait si bien sous voile dans ce vent qui pousse fort...
Quel panard quand le vent et la visibilité permettent de passer à travers tous ces reliefs, c'est joueur à souhait !
Stratégie de réalisation
Ahah, la vaste blague ! Nous avions osé donner à notre concept de trip snowkite itinérant light le qualificatif prétentieux de « kite warrior » ! Parce que l'on avait alors imaginé que l'on pourrait passer une ou plusieurs nuits au fond d'un trou de neige hâtivement creusé dans une corniche de neige au soir d'une épique journée de kite... ou de pétole absolue.
Mais quand on a goûté au confort des refuges norvégiens, s'autorise-t-on encore à prendre le risque d'une nuit « à l'arrache » ? Car le minimalisme de notre équipement de bivouac ne laissait aucun doute sur le fait qu'une nuit dehors serait bien plus longue qu'elle ne serait confortable...
De fait, sur le terrain, une certaine frilosité - au sens figuré - nous a poussé à transiger avec nos grandes idées et hypothèses de départ : il devenait évident que nous aurions à en « payer le prix » si nous venions à passer une nuit dans la neige... Pour éviter cela, nous nous sommes progressivement résigné [plus que nous l'avions imaginé au départ] à coller à un itinéraire plus ou moins programmé. Évidemment, à ce jeu là, on a perdu en liberté ce que l'on a gagné en confort...
Mais à la réflexion et à l'usage, le mode opératoire qui se dessine pour de prochains trips est certainement de chercher à s’alléger encore (en réduisant l'équipement de bivouac au strict nécessaire à « la survie »), tout en s'appuyant délibérément et sans tergiversations sur le réseau des refuges : les distances entre eux peuvent toujours être couvertes en 7 ou 8 heures de ski maximum. A moins d'un accident grave qui aurait pour conséquence de nous immobiliser totalement et nous obligerait alors à gérer une véritable situation de crise, ces distances restent donc accessibles pourvu que l'on sache progresser dans ce type d'environnement par toutes les conditions - y compris les pires...
Il pourrait même être intéressant de pousser le raisonnement à définir un rayon constant autour de chaque refuge dans lequel on serait assuré de pouvoir le rallier, fusse-t-il marcher une partie de la nuit pour cela. Le report des surfaces conséquentes sur la carte permettrait de délimiter les zones du massif trop éloignées des refuges - et donc trop incertaines – des surfaces dans lesquelles nous aurions, au contraire, toute liberté d'évoluer.
Ainsi allégés, ce serait encore plus de mobilité, et donc à nouveau un gain de liberté...
Carnet de bord :
Jour 9
Cela fait une semaine que les prévis météo annoncent un créneau « grand beau » pour ce jourci. Elles ne se sont pas trompées - incroyable que les modèles parviennent à voir venir une fenêtre d'une durée aussi courte une semaine à l'avance dans le marasme climatique plus qu'instable qui caractérise ce secteur géographique... !
Nous faisons les premiers kilomètres de l'étape à « podefok » pour cause de pas de vent. Mais ça finit par rentrer au débouché d'un petit col. Le relief crée des venturis et des zones d'abri, il faut composer avec, parfois changer de voile. Mais la petite Peak 4 est clairement l'instrument le plus adapté pour une progression fun sur les crêtes et au plus près des corniches. On grimpe sur les hauteurs du Storevasnuten avant de plonger sur le refuge de Kringlevatn.
Hésitations... Prenons nous le pari d'enquiller les 25 kilomètres suivants à travers les montagnes du massif Sirdalsheiane dans ce vent light et contraire à notre progression ? Mouais... ça va se terminer à la frontale cette histoire... Finalement, nous la jouons sécurité et prenonsle partie d'aller se balader dans un air agonisant sur les hauteurs au-dessus du refuge...
Jour 10
Les bonnes choses ne durent jamais ici bas... Pas de zef au départ, puis le ciel se couvre à vitesse grand V, le mauvais temps arrive par le sud et c'est dans la purée de poids que l'on traverse les chaînon du Sirdalsheiane en direction du refuge de Bossbu... Dommage, cette étape, dans un relief compliqué, vaudrait des points par beau temps et vent d'ouest...
Les limites de l'exercice...
Elles existent, bien évidemment. La première d'entre elles est l'aérologie : le vent est un élément complexe, incertain, fluctuant, éphémère, indécis, inconsistant, capricieux, instable, fantasque, versatile... Bref, jamais garanti !
La seconde est la météo d'une manière générale : le beau temps n'est pas ce qui caractérise le mieux ces territoires ; il faut donc intégrer que le jeu peut devenir complexe, voire peu propice à une progression sous aile...
La troisième est le relief. Marqué, il peut interdire, dans certaines conditions, une progression digne de ce nom. La quatrième enfin, plus localisée et prévisible, la présence de végétation.
Dans une majorité de cas, c'est la combinaison de ces contraintes qui entraîne un incapacité à progresser sous voile. Par exemple, un vent contraire n'est pas en soi un facteur déterminant une impossibilité de progresser. Mais il le devient dans un relief très haché car il est alors incompatible avec
une remontée au vent efficace – du moins sur l'intégralité d'une étape. Il en va de même avec l'absence de visibilité (« jour blanc ») : si une progression au GPS n'est pas, dans l'absolu, un élément limitatif, l'impossibilité d'appréhender le relief et d'anticiper nos trajectoires l'est davantage. Car sur un terrain difficile où l'utilisation / exploitation du vent atteint déjà, en soi, un seuil critique en temps normal, l'absence de visibilité réduit à néant nos capacités à déceler les obstacles (or il y en a légion ! : barres rocheuses, grosses corniches de neige, pentes raides, combes encaissées, canyons...) et à faire des choix stratégiques de contournement. Progresser en kite sans visibilité s'apparente à une partie de roulette russe à laquelle on n'a guère envie de jouer trop longtemps...
Partir sur une itinérance dans un tel relief suppose donc d'avoir intégré que l'on ne kiterait pas forcément tous les jours et qu'il faudrait régulièrement progresser à « peaux de phoque ».
C'est ce que nous avons fait sur les étapes 3 & 5, et en partie sur la 4. Essentiellement pour cause de vent contraire, de points de passage obligés, de progression dans des parties basses et donc boisées, de progression dans une « semoule » de 40 cm d'épaisseur dans laquelle on brassait comme des sangliers sans voir à dix mètres... Mais ça fait partie de l'aventure !
le vent est un élément complexe, incertain, fluctuant, éphémère, indécis, inconsistant, capricieux, instable, fantasque, versatile... Bref, jamais garanti !
Carnet de bord :
Jour 11
On se trouve à nouveau sur la bordure orientale du plateau, le relief est ici un poil plus « mou » que lors des étapes précédentes. Le refuge est d'un confort tel que nous décidons d'y passer une nouvelle nuit et consacrons quelques heures de la journée à rider les petites combes au nord de Bossbu. Ça dépote et ça décoiffe ! Le comportement impeccable de la Peak 4 ne cesse de nous étonner dans un vent qui atteint des paroxysmes de violences à l'approche des reliefs [par endroit, les rafales doivent dépasser les 40 noeuds]...
Jour 12
Le beau temps est de retour et un vent de nord-ouest doux et régulier se lève après une heure de progression à « podefok ». Pour cette dernière étape, nous décidons
de prendre les chemins de traverse et grimpons au sommet du Svarvarnuten, un point culminant (1378 m) situé tout à fait sur la bordure du plateau. Quelques loops nous permettent de grimper sans détours entre les blocs qui parsèment la crête nord du sommet. Si la vue y est grandiose, nous n'y traînons guère car le zef nous pousse vers les 300 mètres de falaises de son versant oriental...
Au fil des heures, le vent gagne en consistance, nous donnant le sentiment que l'on pourrait filer loin vers le sud dans ce dédale infini de collines... Mais l'on se garde tout de même de plonger dans les creux du relief, préférant louvoyer de crête en crête entre les blocs rocheux bien présents.
Décider « à vue » de son itinéraire, en étant jamais certains de ce que l'on va trouver derrière chaque croupe rocailleuse.... C'est tout l'intérêt de l'itinérance : avancer, se faufiler, composer avec le relief, le vent, ses accélérations et ses déventes. Un jeu sans limite. Une liberté d'évolution incomparable... Un kif magistral !
C'est tout l'intérêt de l'itinérance : avancer, se faufiler, composer avec le relief, le vent, ses accélérations et ses déventes. Un jeu sans limite !
Infos diverses :
- Voiles utilisées : nous avons opté pour un quiver restreint de 2 voiles mono-peau et une seule barre par personne pour répondre aux contraintes de poids et de volume transportés. Les Peaks3 Flysurfer [tailles choisies 4 et 9 m²] répondent parfaitement au cahier des charges pour ce genre d'expédition. La 4 m² est probablement LA voile la plus bluffante du moment...
Pour aller plus loin
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